Saison 3
l'épisode:
Saison 3 - Épisode 4 – Marcelline à la réserve mondiale de semences du Svalbard
> 16 mai 2018 - 5.05Marcelline, accompagnée de Sylvie, arrive en Norvège, puis se pose à l’aéroport de Longyearbyen, la ville la plus septentrionale de la planète, sur l’île du Spitzberg, à 1100 kilomètres du pôle Nord, pour se rendre à la Réserve Mondiale de Semences du Svalbard, the Svalbard Global Seed Vault.
Ce bunker antiatomique, installé à 120 mètres de profondeur sous la montagne, a été conçu en 2006 pour protéger les plantes des catastrophes naturelles ou des conflits humains et préserver la biodiversité. Plus d’un million de variétés de graines issues de 4000 espèces végétales différentes parmi lesquelles se comptent de nombreuses céréales et légumineuses provenant du monde entier, y sont conservées. Les graines qui sont stockées entre -5 et -10° voient leur métabolisme retarder, et peuvent ainsi dormir pendant quelques centaines d’années, jusqu’à mille ans pour certaines.
L’archipel de Svalbard se caractérise par la quasi-absence d’activité tectonique, il n’y a aucune plante cultivée, la faune est rare, 2000 habitants pour 3000 ours polaires, il n’y a pas d’arbres excepté le plus petit arbre du monde : un saule nain sans tronc qui pousse au ras du sol, les oiseaux nichent donc à terre et les chats sont interdits afin de préserver ce fragile équilibre, la température reste constante à -18°, ce qui en cas de panne du système de refroidissement de la Réserve garderait le niveau ambiant pendant trois semaines.
Cette réserve, gérée par le gouvernement de Norvège, le Global Crop Diversity Trust (fondé à l’initiative de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, la FAO), et La Banque scandinave des semences (NordGen), a notamment recueilli des variétés de blé, d’orge et de lentilles venues de l’Institut Icarda à Alep, en Syrie, saccagé par Daech, mais où des chercheurs ont pu envoyer à temps une copie de sauvegarde. C’est ainsi qu’en septembre 2015, ces semences syriennes ont pris le chemin du retour vers le Proche-Orient et le Maghreb, et ont été semées au Maroc et au Liban, et vont aussi servir à la recherche.
Mais la Réserve du Svalbard divise. Certains l’appellent Le coffre-fort du Jugement dernier et sont inquiets que la Fondation Rockefeller, la Fondation Bill-et-Melinda-Gates (qui possède des parts dans Monsanto), la Fondation Syngenta (un semencier), en soient sponsors. Le Svalbard qui se veut L’Arche de Noé des graines se défend : oui, mais moins de 5% de nos fonds, Monsanto n’est pas notre donateur et nous ne gardons pas d’OGM. De plus, l’utilisation des semences dépend de la législation de chaque pays. Et personne n’a le droit d’ouvrir les boîtes sauf leurs dépositaires qui ont la clé et restent les uniques propriétaires de leurs biens. Ça fonctionne comme un coffre à la banque.
Quant à Marcelline, elle aurait volontiers fait sortir ses amis les solanacées de leurs conteneurs pour les accueillir dans son jardin potager idéal du château de la Mole où elle aurait pu les faire pousser de manière naturelle, sans engrais chimiques, ni pesticides, en plein champ. En effet, elle a été attristée de voir que beaucoup de ces graines vont être conservées dans des caisses pendant des centaines d’années sans même savoir si ces dernières seront capable de germer ou de s’adapter au sol dans lequel elles seront plantées, dans la mesure où il y aurait encore quelqu’un pour venir les chercher et les cultiver.