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BlogLes mystères de l’écriture

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L'écrivain Sylvie Bourgeois Harel au Club 55 à Ramatuelle sur la plage de Pampelonne

Je suis contente de vous présenter mon roman Tous les prénoms ont été changés, mon dixième livre. J’ai mis un certain temps à écrire cette histoire d’amour entre Victor et Madeleine. Avec de nombreuses étapes. C’est la première fois que cela m’arrive. D’habitude, lorsque je commence un livre, je ne fais que ça jusqu’à ce que je le finisse. Mais là, non. Je l’ai commencé le mercredi 5 décembre 2018 à 13 heures. Je m’en souviens. Je déjeunais seule au Migon, un des rares restaurants de la plage de Pampelonne, à Ramatuelle, ouvert durant l’hiver. J’apprécie beaucoup cet endroit où l’on peut déjeuner les pieds dans le sable, à deux mètres de la mer. Cyril, le propriétaire, m’avait installée à une jolie table dehors. Il faisait beau. J’avais commandé des pâtes au pistou. J’étais heureuse et triste. J’ai ouvert mon ordinateur. J’ai toujours mon ordinateur avec moi. J’adore déjeuner ou dîner, seule, au restaurant avec mon ordinateur. Mon premier roman, Lettres à un Monsieur, je l’ai pratiquement écrit au Café de Flore, à Saint-Germain-des-Prés, autour d’un chocolat chaud. À Ramatuelle, les personnes me connaissent pour être l’écrivain qui déjeune ou dîne seule avec son ordinateur. Ce qui est paradoxal dans cet endroit de vacances où personne ne veut être seul de peur certainement que l’on croie qu’ils n’ont pas d’amis. Moi, c’est le contraire. J’ai de nombreux amis mais l’écriture m’oblige à une certaine solitude. Savoir être seule dans un endroit bondé est délicieux, je créé mentalement un cercle autour de moi qui délimite mon univers spirituel dans lequel aucun être humain ne peut m’atteindre, ni me déranger. Donc je déjeune seule mes pâtes au pistou et soudain les mots arrivent : « Elle savait. Elle savait qu’en entrant au bar du Grand Hôtel, un homme serait là pour la sauver. Qu’elle l’appellerait l’inconnu. » Et j’écris, j’écris, j’écris, je n’arrête plus d’écrire, mes pâtes au pistou refroidissent. Je veux rentrer à Paris. Je veux m’enfermer dans mon bureau. Je ne veux plus parler, plus téléphoner, je veux me concentrer, j’ai besoin de rester seule avec mes personnages, Madeleine, Victor et l’inconnu. Je réserve un billet de train pour le lendemain matin. J’appelle le gardien du château de La Mole où je réside et travaille pour Patrice de Colmont, un restaurateur ramatuellois, pour le prévenir qu’il doit m’accompagner à l’aube à la gare. Je lève les yeux. La mer est magnifique. Le ciel est sublime. Toute cette beauté m’appelle. Mais je ne la vois déjà plus. Je ne vois plus que mes mots et ma nécessité d’écrire, de rédiger cette histoire d’amour entre mes personnages qui s’aiment et qui souffrent de trop s’aimer, Victor, de jalousie, et Madeleine, d’incompréhension. Un peu plus loin, un ami déjeune avec ses enfants. En partant, j’apprends qu’il a réglé mon addition. C’est élégant. C’est important d’avoir des amis élégants. L’élégance a le pouvoir de cacher la tristesse, le malheur, la peine, le chagrin, la lâcheté aussi.

Pendant cinq semaines, je n’ai fait que ça, écrire, écrire, écrire. Puis la lumière du Sud m’a de nouveau attirée. Et j’ai laissé mes mots, je les ai abandonnés, ce que je n’avais jamais fait auparavant. Je ne les ai retrouvés que le 6 mars 2019 mais, cette-fois, pour ne plus les quitter jusqu’à la fin de mon roman. Il n’y a que mon mari qui peut accepter de vivre avec moi, qui peut comprendre que l’écriture happe tout, le temps, les bons moments, les plaisirs, les repas, les amis, les amours, l’écriture happe tout, il n’y a plus que ça qui compte. Personne ne peut accepter de vivre avec un écrivain.

Mais je n’étais pas heureuse. Je n’étais pas contente de mon roman. Je n’étais pas satisfaite de la fin. J’avais une colère en moi. Ce n’est pas bon d’écrire sous le coup de la colère. J’avais fait mourir Victor d’un accident de voiture. C’est faible de se débarrasser d’un personnage en le faisant mourir. C’est facile. Alors j’ai laissé mon roman pendant un an et demi. Il me fallait tout ce temps pour nettoyer ma colère et la déception qui polluaient ma pensée. C’est seulement en novembre 2020 que j’ai repris mon roman, j’ai commencé par retirer cent-trente pages inutiles, des pages de colère et de déception, complètement inutiles. Je n’ai laissé que l’amour et la douceur, et l’humour aussi, oui, beaucoup d’humour et beaucoup d’amour, et pendant deux mois je l’ai totalement réécrit.

Et maintenant je suis contente de mon roman, c’est certainement mon meilleur livre.

Sylvie  Bourgeois

 

 

 

> Article publié en 28 juin 2021
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