Opération tomates issues de semences reproductibles, tel est le nouveau combat de Marcelline. En effet, imaginez qu’un jour quelqu’un ou une société décide de mettre un copyright sur l’air et vous facture le nombre de mètres cube dont vous avez besoin pour respirer, argumentant que c’est pour votre bien car cet air que vous allez lui acheter a été amélioré spécialement pour votre santé, et celle de vos enfants, eh bien c’est en gros ce qu’il s’est passé avec les semences lorsque l’agriculture, sous couvert de meilleurs rendements, s’est industrialisée dans les années 50. Jusqu’alors les paysans reproduisaient gratuitement et chaque année leurs semences en gardant une partie de leur récolte qu’ils sélectionnaient suivant la qualité du sol ou les conditions climatiques afin d’améliorer ou faire évoluer certaines espèces, ils se les échangeaient également entre eux, et jusque dans les années 20, les graines qui sont l’essence même de la vie étaient gratuites, reproductibles et appartenaient aux hommes dont elles étaient le fruit de leur travail. Puis l’industrie s’est intéressée au monde agricole. Les machines ont remplacé les hommes, les pesticides sont arrivés, et les semences ont été modifiées en laboratoire par des grands groupes de céréaliers qui les ont copyrightées et inscrites à ce que l’on appelle le catalogue, le GNIS est né, des lois ont été votées obligeant les agriculteurs à acheter les graines inscrites à ce catalogue, des graines non reproductibles et qu’ils doivent racheter chaque année, et même en bio les semences que l’on appelle F1 sont issues de semences modifiées et ne sont pas reproductibles.
Aujourd’hui, quelques 70 ans plus tard, 75% du patrimoine mondial des semences qui représentaient une diversité phénoménale, adaptée à chaque sol et aux multiples saveurs, a disparu.
Marcelline a donc fait avec Sylvie un tuto pour expliquer comment récupérer les graines issues de tomates reproductibles afin de pouvoir les planter l’année prochaine. Dans un premier temps, il faut chercher ces tomates rares et interdites pour les cultivateurs qui vendent leurs récoltes (voir la loi Egalim) soit chez des paysans, sur certains marchés locaux, chez des voisins écolos, ou alors se procurer chez Kokopelli, Réseau Semences Paysannes, ou encore Graines de troc, des semences fertiles.
Lorsque vous avez en main vos tomates reproductibles, c’est tout simple, vous les coupez en deux et vous récupérer tous les pépins, vous les mettez dans un bol que vous recouvrez d’eau, vous laissez tremper pendant trois à quatre jours jusqu’à ce qu’une fine couche de moisissure apparaisse à la surface que vous gardez encore 24 heures, puis vous rincez bien vos pépins dans un tamis jusqu’à faire disparaître toute la gélatine autour. Vous les faites sécher à l’abri du soleil, puis vous les conservez dans un sac en papier jusqu’au printemps prochain où vous allez en planter partout, dans votre jardin, dans votre potager, dans celui de votre voisin, dans les champs, dans les près, partout, la seule façon de lutter est de reprendre le terrain en plantant des bonnes semences anciennes et reproductibles.
Avec Sylvie on sème pour la vie est une association destinée à lutter pour la préservation des semences anciennes et reproductibles, dont le but est de replanter, conserver, et donner des semences reproductibles afin de retrouver toute notre diversité et nos saveurs d’antan.
Pour nous contacter : avecsylvieonsemepourlavie@orange.fr