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L’herbier imaginaire d’Hélène Dalloz-Bourguignon

Les roses trémières, les tulipes, les pivoines, les capucines, les coquelicots d’Hélène sont d’une grande précision, et traitées de façon moderne. Leur format et leur cadrage leur donnent une force graphique et stylistique. C’est un herbier très contemporain, dit Pierre Passebon, propriétaire de la Galerie du Passage, du travail artistique d’Hélène Dalloz-Bourguignon qu’elle aime définir entre art plastique et décoration.

Après avoir suivi les cours de Pierre Belvès aux Ateliers des Arts Décoratifs, puis les ateliers de la place des Vosges, Hélène s’oriente vers des études d’histoire de l’art et d’archéologie à l’université Paris Panthéon-Sorbonne. Puis elle entre comme élève aux ateliers Saint-Gervais où elle travaillera par la suite pendant quatre ans, et complétera sa formation aux ateliers du Vatican avant d’ouvrir son propre atelier de restauration au village Saint-Paul dans le Marais. Elle intervient sur des tableaux des XVIIe et XVIIIe siècles, des sculptures polychromes, mais aussi des œuvres contemporaines, pour une clientèle tant privée qu’institutionnelle, comme la bibliothèque Forney qui lui demande de restaurer des cartons pour des tapisseries de Beauvais.

Parallèlement, Hélène travaille à ses propres peintures qu’elle expose régulièrement.

Avec Sylvie on sème pour la vie :

— Pouvez-vous nous parler, Hélène, de votre rapport à la nature puisque vous peignez essentiellement des fleurs, des fruits et des légumes (et même une aubergine, ce qui a ravi Marcelline…)

Hélène Dalloz-Bourguignon :

— Depuis toujours lors de mes balades buissonnières, je récolte sur de petits carnets une moisson de fleurs, découvrant sans cesse, dans le hasard de leurs formes et de leurs couleurs, une fantaisie et une étrangeté qui m’inspirent. Une fois revenue à l’atelier, jouant des gros plans et des cadrages, je crée mon jardin imaginaire. Les fleurs, les plantes, la nature en général, m’inspirent, les matériaux utilisés en sont issus, il existe une sorte d’osmose entre eux et mon travail. Ainsi, je peux dessiner et peindre librement partout, ici ou au bout du monde, j’ai juste besoin d’un rouleau de papier et d’une petite boîte…

Avec Sylvie on sème pour la vie :

— Utilisez-vous des produits naturels pour être en harmonie et cohérence avec votre travail ?

Hélène Dalloz-Bourguignon :

— Tout à fait, j’utilise soit de la toile de lin brut encollée pour l’huile, et des papiers coréens ou japonais faits de fibres végétales comme les feuilles de mûrier, ou de bambou pour les fusains et les pastels. Mes outils de dessins, les fusains, sont faits de bâtonnets de bouleau, tilleul, noyer ou figuier, carbonisés. Pour surligner, mon encre de chine est composée de pigments issus du noir de fumée mélangés a de la gomme arabique, de l’eau et de l’alcool. Enfin, pour la mise en couleur, j’utilise de l’aquarelle fabriquée à partir de pigments végétaux ou minéraux broyés, agglutinés avec de l’eau gommée et du miel. Je choisis tous ces éléments naturels car je travaille avec l’idée d’un recyclage perpétuel.

Exposition La main verte
Hélène Dalloz-Bourguignon
Galerie du Passage
22-26 galerie Véro-Doda
75001 Paris

Prolongations jusqu’au 31 juillet 2017

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